Un maire soucieux de la santé de ses administrés, un maire respectueux du "principe de précaution" , mais ne revez pas... cela ne se passe pas à Pélissanne mais à Hérouville-Saint Clair (Calvados).
ci-après article publié dans "Ouest-France".
La mairie refuse l'installation d'une antenne-relais - Hérouville-Saint-Clair
jeudi 16 juin 2011
La mairie d'Hérouville vient de refuser, en vertu du principe de précaution, l'installation d'une antenne-relais de Bouygues Télécom sur l'immeuble d'habitation du 10.10, quartier des Belles-Portes. Le maire MoDem, Rodolphe Thomas, a pris un arrêté municipal en ce sens mardi 14 juin.
Pour justifier cette décision, la Ville s'appuie sur deux textes : tout d'abord l'article 5 de la Charte de l'environnement, qui a été incluse dans la Constitution française et qui mentionne le principe de précaution. Ensuite le vote à l'unanimité du conseil municipal d'un moratoire sur les antennes-relais en novembre 2009. « On essaie d'être cohérent, argumente le maire. Ce ne sont pas les opérateurs de téléphonie mobile qui font la pluie et le beau temps. »
C'est la première fois que la Ville d'Hérouville s'oppose ainsi à l'installation d'une antenne-relais. Cette décision intervient quelques jours après une annonce de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Le 31 mai, un groupe d'experts, réunis par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), membre de l'OMS, a en effet classé comme « cancérogènes possibles » les champs électromagnétiques de radiofréquence, y compris ceux de la téléphonie mobile.
« C'est une question de santé »
L'antenne-relais de Bouygues Télécom se trouvait jusqu'à présent sur le toit du Foyer des jeunes travailleurs, dans le quartier de La Grande-Delle. Celui-ci sera bientôt démoli pour être reconstruit ailleurs. C'est pourquoi Bouygues demandait le transfert de son équipement. Il est probable que l'opérateur de téléphonie mobile attaque la décision du maire d'Hérouville devant le tribunal administratif. « S'ils le font, Hérouville se défendra, annonce Rodolphe Thomas. Ça n'est pas une question d'opérateur mais bien de protection de la santé des habitants. »
Ce refus n'aura cependant pas de conséquences pour les usagers, dans la mesure où Bouygues dispose d'autres antennes dans la commune. « Nous ne sommes pas opposés aux nouvelles technologies, poursuit Rodolphe Thomas. Néanmoins, les opérateurs doivent prendre conscience des dangers des radiofréquences et adapter leurs équipements. Il existe sûrement des alternatives. Installer des antennes-relais moins puissantes par exemple. »
Hérouville a demandé à un organisme indépendant, la Criirem, d'effectuer des relevés de mesures d'ondes électromagnétiques dans la commune. Toutes dépassent le seuil d'émission de 0,6 V/m, le maximum préconisé par cette instance indépendante. En 2009, la Ville avait aussi décidé de supprimer les équipements wi-fi installés dans les écoles.
Aurélie LEMAÎTRE.